Dès les origines, la liturgie est centrée autour de la célébration de la Cène. Les baptisés se rassemblaient pour un repas, de nature spéciale: "le repas du Seigneur", le plus souvent intégré à l'intérieur d'un autre repas, "et qui se caractérise par la fraction du pain et l'offrande de la coupe, en reprenant les paroles mêmes du Christ, au soir du Jeudi-Saint. Quelques échos nous en sont donnés sur les peintures des Catacombes, mais le témoignage le plus ancien, dont on dispose, est celui de la Didachè ou Doctrine des Douze Apôtres où il est dit:" Réunissez-vous le jour dominical du Seigneur, rompez le pain et rendez grâces après avoir, d'abord, confessé vos péchés, afin que votre sacrifice soit pur. Mais celui qui a un différend avec son compagnon ne doit pas se joindre à vous, jusqu'à ce qu'ils soient réconciliés, pour ne pas profaner votre sacrifice".
Quelques années plus tard, Justin donne des informations beaucoup plus substantielles et décrit, pour la première fois, le déroulement de la liturgie, dans sa Première Apologie (ch. 67): "Le jour qu'on appelle le jour du soleil, tous, qu'ils habitent les villes ou les campagnes, se réunissent en un même lieu. On lit les mémoires des Apôtres et les écrits des prophètes autant que le temps le permet. La lecture finie, celui qui préside prend la parole pour avertir et exhorter à imiter ces beaux enseignements. Ensuite nous nous levons tous et nous prions ensemble à haute voix. Puis, comme nous l'avons déjà dit, lorsque la prière est terminée, on apporte du pain avec du vin et de l'eau. Celui qui préside fait monter au ciel les prières et les actions de grâces autant qu'il a de force, et tout le peuple répond par l'acclamation Amen. Puis a lieu la distribution et le partage des aliments consacrés à chacun et l'on envoie leur part aux absents par le ministère des diacres".
Dans la description de Justin, les deux grands moments de la messe apparaissent clairement: tout d'abord la liturgie de la Parole, avec les lectures et la prédication, puis la liturgie eucharistique proprement dite, qui commence avec la prière universelle.
Au 3e siècle, Hippolyte de Rome donne, pour la première fois, le texte précis de la prière d'action de grâces dans sa Tradition apostolique.
Les Pères de l'Église, qui étaient pour la plupart des évêques, ont largement contribué à définir le déroulement de la liturgie.
(Revue Fêtes et Saisons, janv. 1998, p. 16).